Quels sont les romans qui ont, de près ou de loin, influencé, inspiré, mes écrits ?
Voici l’un de mes romans préférés…
L'Enchanteur de Barjavel
Je vous en parle tout de suite mais, avant, une courte biographie de l’écrivain
René Barjavel est né le 24 janvier 1911 à Nyons, en Drôme provençale, et est décédé des suites d’un cancer en 1985. Il est, entre autres, l’auteur de nombreux romans fantastiques, de science-fiction, et d’anticipation, avec lesquels il a marqué la littérature française du XXe siècle.
Il a notamment écrit : "Le voyageur imprudent" (1942), "Ravage" et "Le Grand Secret" (1943), "Tarendol" (1946), "Colère froide" (1953), "La Nuit des temps" (1968), "Les Chemins de Katmandou" (1969), "Le Prince blessé" (1980), "Les Dames à la licorne" (1983), "L’Enchanteur" (1984)…
Ses romans explorent des thèmes tel que les voyages spatiaux, les voyages dans le temps, les catastrophes écologiques, ou encore les civilisations antiques…
Barjavel a été un grand défenseur de la nature et de l’environnement. Il dénonce souvent dans ses romans la surconsommation, la pollution, la destruction de la nature par l’homme… Sa vision critique de la société moderne et son engagement pour la nature d’ailleurs ont inspiré de nombreux auteurs à travers le monde, ainsi qu’un grand nombre de lecteurs.
Barjavel fut élu membre de l’Académie Goncourt en 1968. Et reçut, pour l’ensemble de son œuvre, le Grand Prix de la Science-Fiction en 1974.
L’ENCHANTEUR, le roman
Extrait 1 tiré du roman
"Il y a plus de mille ans vivait en Bretagne un Enchanteur qui se nommait Merlin.
Il était jeune et beau, il avait l’œil vif, malicieux, un sourire un peu moqueur, des mains fines, la grâce d’un danseur, la nonchalance d’un chat, la vivacité d’une hirondelle. Le temps passait sur lui sans le toucher. Il avait la jeunesse éternelle des forêts.
Il possédait les pouvoirs, et ne les utilisait que pour le bien, ou ce qu’il croyait être le bien, mais parfois il commettait une erreur, car s’il n’était pas un humain ordinaire, il était humain cependant.
Pour les hommes, il était l’ami, celui qui réconforte, qui partage la joie et la peine et donne son aide sans mesurer. Et qui ne trompe jamais.
Pour les femmes, il était le rêve. Celles qui aiment les cheveux blonds le rencontraient coiffé d’or et de soleil, et celles qui préfèrent les bruns le voyaient avec des cheveux de nuit ou de crépuscule. Elles n’étaient pas amoureuses de lui, ce n’était pas possible, il était trop beau, inaccessible, il était comme un ange. Seule Viviane l’aima, pour son bonheur, pour son malheur peut-être, pour leur malheur ou leur bonheur à tous les deux, nous ne pouvons pas savoir, nous ne sommes pas des enchanteurs.
Pour tous, il était l’irremplaçable, celui qu’on voudrait ne jamais voir s’en aller, mais qui doit partir, un jour.
Quand il quitta le monde des hommes, il laissa un regret qui n’a jamais guéri. Nous ne savons plus qui est celui qui nous manque et que nous attendons sans cesse, mais nous savons bien qu’il y a une place vide dans notre cœur."
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L’Enchanteur est un roman historique qui retrace la vie de Merlin, personnage légendaire de la mythologie celtique et de la légende arthurienne. Le roman, mélange donc de réalité historique et d’imaginaire, propose ici une réinterprétation de la légende de Merlin inspirée de textes de l’époque médiévale.
…Fruit de l’amour entre une fée et un homme, Merlin possède des dons fabuleux, exceptionnels : il peut changer d’apparence, lire l’avenir, voler, se déplacer dans le temps… Il est décrit dans le roman comme un personnage fascinant, d’une très grande complexité.
Outre le fait qu’il est doté de grands pouvoirs magiques, il est d’une profonde humanité et d’une grande sagesse.
L’auteur retrace également dans le roman les rencontres qui ont marqué la vie de Merlin : celle avec Viviane, la Dame du lac, ou avec Arthur, le futur roi de Bretagne. Il y évoque la quête du Graal, la naissance de Lancelot ou encore la trahison de Mordred…
Le roman traite aussi de divers autres thèmes comme ceux de l’amour, de la mort, de la réincarnation, de l’immortalité… On apprend dans le roman que Viviane, dont Merlin est amoureux, est en réalité une déesse de la nature vouée à disparaître à la fin de l’ère de la magie. Terrible tragédie, car Merlin est immortel ; leur amour est donc condamné, voué à l’échec. En découle alors la question sur la vie éternelle : si elle est souhaitable, ou l’inverse. L’Enchanteur a été confronté à tant de morts durant sa longue existence, à tant de ruine, de destruction, qu’il se demande si, plutôt qu’une malédiction ainsi qu’il la percevait jusque-là, la mort ne serait pas plutôt une libération en soi.
En bref, L’Enchanteur de Barjavel est un roman profond, passionné, dense, riche en émotions, comme je les aime. Un roman fascinant sur la quête de la sagesse, de la spiritualité, de la vérité… Merlin y cherche à comprendre les mystères de l’univers pour pouvoir ensuite guider les hommes vers un monde meilleur.
L’Enchanteur est considéré comme un chef-d’œuvre de la science-fiction française et un classique de la littérature fantasy.
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Voici un bref résumé du roman…
Merlin se réveille un jour, après un long sommeil de mille cinq cent ans, dans un monde où tout a complètement changé. Il découvre que les valeurs et croyances qu’il avait jadis si ardemment défendus n’existent plus car oubliées de tous depuis des lunes. Ainsi, face à un tout nouveau monde où le danger est partout, où la magie est devenue une légende et où les hommes ont perdu leur connexion avec la nature, Merlin va devoir trouver un moyen de rétablir l’équilibre et s’arranger pour que la magie redevienne une force vivante.
Ce sera au travers des mémoires de Merlin, dans lesquels il relate les événements vécus depuis sa jeunesse jusqu’à sa "vieillesse", qu’on découvrira
comment l’enchanteur a appris l’art de la magie, l’histoire autour de sa rencontre avec Arthur et la manière dont il l’a aidé à devenir un grand roi... On y apprend également comment Merlin se confrontera à l’Eglise et à son désir d’annihiler la magie. Et comment il dut s’opposer à l’armée romaine menaçant de détruire la Bretagne…
Extrait 2
"La Bretagne, c’était la moitié sud de ce qu’on appelle aujourd’hui Angleterre, plus l’île mère d’Irlande et ses innombrables enfants îles, plus la Bretagne française qu’on nommait alors Petite Bretagne.
Les chevaliers, les rois, les armées, les envahisseurs allaient d’une Bretagne à l’autre sur de grands et petits vaisseaux. Parfois arrivait ou partait une barque sans voile ni rameurs, elle naviguait sur les fleuves ou au large sur le grand océan, transportant des chevaliers vivants ou morts, ou une épée qui flamboyait.
Merlin vivait à la fois dans les trois Bretagnes. Il semble qu’il soit né en Irlande, ou en Galles, mais il y a aussi des raisons de penser qu’il naquit en Armorique. Cela n’a aucune importance. Il était partout où il devait être.
Il fut d’abord avec les Druides et peut-être, avant les Druides, avec ceux dont le nom s’est usé et a disparu au long des siècles. Après les Druides il fut avec les moines et chrétiens, et mit fin lui-même à sa présence parmi nous quand se termina l’Aventure qu’il avait déclenchée et, autant qu’il avait pu, dirigée.
Des rumeurs venues des temps perdus laisseraient supposer qu’avant l’Aventure de la Table Ronde, Merlin avait déjà plusieurs fois envoyé les hommes à la recherche du Graal. Car si nul ne sait ce que contient le Graal, du moins est-on assuré que lorsque les hommes s’en détournent, ils perdent la joie d’exister, car ils ne savent plus ce qu’ils sont, ni pourquoi ils sont. Ils cessent d’être vivants : ils sont seulement en vie.
Alors un prophète ou un enchanteur relance les hommes à la recherche du trésor égaré. Mais il est très difficile à retrouver, et en son absence les malheurs jaillissent de la Terre et du Ciel."
… Dans une Bretagne mythique, il y a plus de mille ans, vivait un Enchanteur. Quand il quitta le royaume des hommes, il laissa un regret qui n’a jamais guéri. Le voici revenu…
J’espère que cet article, consacré à l’un de mes romans fantasy/historique préférés, vous a plu et vous a donné envie de découvrir le roman. Pour les amateurs de Merlin et de légendes arthuriennes (et aussi pour les autres) plongez-vous dans les pages de L’Enchanteur, vous ne serez pas déçus !
Bien à vous,
L. Carmen
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